A gratter du papier pour vous raconter notre aventure, il y a un sujet qui me démange, c'est celui des punaises de lit. Les détracteurs de Compostelle l'affirment, les hébergements du Camino sont infestés de punaises de lit prêtes à sucer votre sang !

Face à de telle vilainies, des mesures sont prises, en France sacs et chaussures sont proscrits des dortoirs et restent dans un local distinct, souvent à un étage inférieur ou dehors. 

La version luxe : des petites caisses plastiques sont à disposition pour ne prendre que le strict nécessaire. ... C'est à dire quasiment le contenu du sac, on a rien de superflu. Ces box font le volume d'un tiers de sac, il faut jouer serré, j'ai essayé de tricher en négligeant  mes 4 pinces à linge, je suis redescendu ! 

Dans le version pauvre, la box est remplacée par un sac de supermarché usagé et sale.

Certains hébergements nous épargnent le transvasement fastidieux et prêtent des sacs plastiques ou poubelles réutilisés,  traités au désinfectant dans lequel nous mettons notre sac encore tout mouillé de transpiration  (ou de pluie). D'une part le saucisson sec, le fromage et tout le reste prend pendant la nuit la saveur citronnée du produit. D'autre part nous devons monter au deuxième étage les 10 kg de sac à dos à bout de poignet, ce qui au dessus des forces d'un pèlerin normalement constitué et... fatigué. 

En Espagne, c'est décontraction et liberté, les punaises ne doivent pas franchir les Pyrénées à bord des sacs à dos !

La literie, salle à  manger du monstre est prise au sérieux.  Nous observons attentivement l'état de fraîcheur du drap de matelas, en cas de doute, ces dames utilisent leur châle, tant pis pour les hommes. Pour nous coucher, nous privilégions nos duvets évitant couettes ou couvertures non lavés quotidiennement. Parfois les matelas sont recouverts d'une housse plastique. L'association du plastique avec le nylon de nos duvets nous assurent une nuit de sudation propre à noyer l'envahisseur. 

Souvent des draps en papiers assurent notre sécurité, sous réserve de ne pas se retourner trop souvent  (cas de la présence de ronfleurs) sous peine de finir la nuit dans la charpie. 

Certains hébergements vendent des bombes anti punaises  dans leur propre local ! Un non sens commercial, mais ça veut tout dire....

Les dortoirs empestent l'insecticide, la génération de pèlerins élevée dans un monde aseptisé en fait un large usage. Un soir, j'ai vu mes amis disparaître dans la brume chimique. Je me suis alors opposé au même sort auprès  ma jeune locataire du dessus. Je ne voulais pas que l'animal reflue vers ma peau tanée. Depuis,  la belle m'ignore, c'est vexant quand on a partagé le même lit.

Nous avons eu l'occasion  de croiser des victimes, rares, heureusement, ça ressemble à  la varicelle, c'est dire si nous restons vigilant. Mais chaque démangeaisons est un réel stress !

Bruno

 

 

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