La nuit au dortoir n'est pas de tout repos, vous l'avez déjà vu, la place est rare. C'est le lit qui sert de dessin , le temps de choisir la tenue du soir  (ça va vite ) d'utiliser ses affaires de toilette, de faire les soins des pieds, la vie s'organise sur cet espace restreint. Il faut dénicher la prise électrique pour garantir la connexion  avec le monde ,  smartphone , Walkman  , montres connectées, appareils photos.  C'est la chasse à la prise surutilisée au risque de finir grillés. Nous avons deux multiprise nous permettant par des assemblages savant de prendre notre part d'énergie. 

Rapidement tout doit être rangé pour libérer un espace pour s'allonger  (et à l'étage ! !) Les lèves tôt poussent à une extinction  prématurée. Nous avons des scrupules à satisfaire au plaisir de la lecture à la frontale au delà de 22h. 

A ce régime de poulailler l'heure où la vessie titille arrive vite.... zip de fermeture éclair, froissement de duvet nylon, grincements de sommier , bruit de porte , par un effet de cascades , du premier au dernier, le défilé vers les sanitaires a  commencé !

Chacun assure son tour de ronflement ,  les américains baraqués  sont les plus bruyants, Deux Danoises revendiquent l'égalité des sexes  en tentant de les concurencer, nous nous essayons à la symphonie. L'honneur de la France !  nos femmes ne nous laissent pas faire.

Depuis notre arrivee en Espagne , nous vivons au milieu d'une confusion de fuseaux horaires. Les asiatiques se disputent aux américains d'être les premiers debout, les australiens ne savent plus à quelle horloge se vouer. Les pays du nord nous plongent dans la nuit  (polaire) dés 21h . Nous defendons notre méridien et dans l'obscurité subsiste nos frontales tricolores. (Francaises).

5h. ... ça bouge, ça s'agite ça s'affaire , c'est déjà le branle-bas... nous nous retournons et c'est la tête au fond du duvet que nous finissons notre nuit. Lorsque notre réveil nous autorise à sortir d'un sommeil déjà perdu  (6h30) nous découvrons un dortoir déserté. Nous sommes seuls au petit déjeuner  (servi après 7h).

Nous prenons le chemin... 2h après les premiers et pourtant il fait encore nuit !

Nota : j'écris depuis 1h, mon voisin de lit est couché depuis le début et il est 16h30 ! Je crains le pire pour demain matin (Denis l'a surnommé 4h45)

Bruno 

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